Ce samedi 26 février, l’actualité internationale est lourde et les cœurs sont un peu gros au réveil, 4 bénévoles, 3 intervenants et une trentaine de jeunes choristes se retrouvent au collège. Patrick Benoît, ouvre les portes de l’établissement et derrière les murs de l’ancien couvent devenu par la suite Chevreul Blancarde de la compagnie Notre Dame, la magie opère.
Sérieux et investis les plus grands prennent en main sans tarder l’ensemble du groupe pour un échauffement vocal pendant que Laurence, Nathalie, Agnès et Sigolène accueillent Tsutomu Takashima, professeur de japonais, et Alain Rimeymeille, photographe, qui a accepté de venir immortaliser cette journée de travail en chanson. Il faut dire que depuis la séquence chants de noël en décembre, les répétitions hebdomadaires ont été chahutées par la situation sanitaire, et les vacances scolaires.
Arrive le tonitruant et dynamique Yoann Pourre, et les choses sérieuses commencent. Les nouveaux choristes sont séparés des plus anciens pour travailler en ateliers distincts.
Dans l’atelier de japonais, monsieur Takashima a tout d’abord écouté les 3 chants un à un, très satisfait du travail proposé.
« C’est très bien, vous chantez presque mieux que certains japonais ! »
Les choristes ne connaissent pas le japonais, ils chantent donc en phonétique une langue qu’ils ne pratiquent pas : malgré tout, le professeur de japonais leur assure que leur prononciation est “compréhensible”
Monsieur Takashima a donc dans un premier temps expliqué les bases de la grammaire japonaise afin de leur faire comprendre les syllabes qu’il faut détacher les unes des autres en les accentuant. Il a ensuite expliqué le sens de certains mots. Enfin, nos jeunes artistes ont pu travailler sur les particularités phonétiques de la langue. En fin de séance, Tsutomu Takashima, rencontré dans le cadre de la préparation de la tournée au japon, évoque sa province d’origine, le Kansaï dont certaines villes peu fréquentées par les touristes abritent des trésors patrimoniaux.
"Je souhaite faire connaitre ma région Nara dont le patrimoine historique et naturel est très spécial. La ville de Gose notamment qui était la première capitale du Japon, avec des bâtiments du Vem siècle en pleine forêt. Pourtant c'est une région dans laquelle les touristes ne viennent pas"
Dans la chapelle du collège, c’est l’atelier pratique vocale, avec Yoann Pourre, chef de chœur en second. Ancien de Chevreul, étudiant à la Haute Ecole de Musique de Genève et professeur de piano, il revient presque tous les week-ends pour faire travailler les choristes et diriger les concerts en relais de Patrick Benoit.
En fin de matinée, les choristes sont réunis dans le cloître, véritable petit paradis qui sert de cour aux lycéens. On peut enfin enlever les masques pour le plus grand bonheur de notre photographe. Pas évident de faire de beaux portraits tout en respectant les règles sanitaires avec le masque ! (….)
Il est 13h, le temps de la pause repas. Les grands reprennent la main pour organiser le temps de repas, avec ses petits rituels, proposent des jeux pour se détendre en prévision de la suite de la journée.
« Ces enfants sont vraiment merveilleux »
Les bénévoles, pendant ce temps, réfléchissent aux tenues, aux concerts, à la fameuse tournée d’été. Ils se remettent à rêver au Japon, alors qu’en arrivant le matin, ils étaient peu optimistes, l’investissement, l’énergie des enfants stimulent leurs espoirs, leur envie d’y croire encore…
14h le temps de la palabre est terminé. L’énergique Alain Greco, directeur de l’école de danse et de comédie musicale de Marseille est arrivé et il a hâte de mettre au défi nos adolescents.
Profitant du soleil dans la cour du cloître, puis à l’abri de la fraîcheur dans le réfectoire du collège, Alain Greco propose de travailler particulièrement les démarches, les entrées et sorties de scènes. Les corps bougent, les visages s’éclairent, les rires fusent, mais le travail reste très sérieux.
Deux chants sont ensuite sélectionnés pour être chorégraphiés. Yoann et Alain forment alors un duo de choc, nos jeunes apprennent à se coordonner, à se regarder, à jouer la comédie. Les sourires sur les visages des enfants, des adultes en disent long sur la joie de ce moment partagé. Emportés dans leur enthousiasme, ils en oublient de s’arrêter pour un goûter.
“Il faudrait filmer pour ne pas que ça se perde et qu’ils le travaillent”
me glisse Alain pour que je filme la séquence. “Pas de problème c’est dans la boîte” ai-je répondu, aucun risque que je perde une miette de cette joie. Même notre photographe pose ses appareils pour filmer le travail….
“Ils ont une chance incroyable de pouvoir travailler dans un tel cadre, avec des adultes si dévoués”. “Ces enfants sont incroyables de politesse, de gentillesse les uns avec les autres et ils sont hyper disciplinés, et par-dessus tout quelles voix merveilleuses" me confie Alain, le photographe. “Après cette journée je ne regarderai plus les chorales de la même manière !".
En fin de journée les plus petits commencent à donner des signes de fatigue, quelques grands ont les traits un peu tirés, un dernier petit tour à la chapelle et c’est déjà l’heure de se quitter.
Tout le monde repart en chantant, on sort de cette bulle musicale pour retrouver la réalité de l’extérieur, mais on l’affronte avec moins de morosité. Répétition générale hebdomadaire ce mardi, et on se retrouve pour une nouvelle journée de répétition avec Yoann la semaine prochaine. Prochaine journée de stage le 19 mars sur le même format et un concert à venir le 27 mars à Allauch. On a hâte de voir sur scène le fruit de tout ce travail même si certains éléments de chorégraphie seront à adapter aux lieux de chants, mais c’est aussi ça la magie de la scène !
Un grand merci à Tsutomu Takashima, Alain Greco et Yoann Pourre, pour leur énergie et leur bienveillance, ainsi qu’a Alain Rimeymielle pour ce reportage photo et les droits d’utilisation de ces photos qui non seulement nous offrent de beaux souvenirs mais nous permettrons d’illustrer nos futures publications.
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