CHANTER ! Chanter, c’est la joie, c’est l’amitié, c’est aussi la voie la plus rapide pour s’élever vers le Seigneur. C’est ce que l’Ecole Chevreul nous a fait vivre dès l’origine.

Avec notre chère Mademoiselle Matthieu aux commandes sur un bel harmonium, l’une ou l’autre de ces « demoiselles » – selon leurs talents – nous faisaient faire des vocalises avant tout chant, puis nous lançaient sur l’apprentissage du Grégorien avec son rythme plein, souvent majestueux, mais sachant aussi, par des notes claires et hautes, exprimer la joie, le bonheur. Nous nous perdions quelque peu dans les accents toniques, les « neumes », les « quilismas », mais peu importaient les noms savants employés pour indiquer le rythme à suivre, notre oreille y suffisait.

Toutes les élèves apprenaient le « commun » de la messe (Kyrie, Credo, Sanctus, Agnus), et celles qui le désiraient et étaient prêtes à donner de leur temps pour s’engager davantage, constituaient le « Petit-Choeur ». Elles devaient entreaîner la foule, chanter le « propre » des messes (Introït, Graduel, Offertoire, Communion) ainsi que les hymnes choisis pour telle ou telle grande fête ou les « Saluts au Saint Sacrement ». Mademoiselle Albrieux se plaisait à dire qu’une certaine année, nous avions chanté seize Grand-messes ! Tout ceci se faisait dans la joie, même si le rythme et les heures de répétitions étaient parfois contraignants.

C’est cette formation au Grégorien et, à travers lui, aux textes sacrés – bien traduits et expliqués par nos professeurs – qui nous permettaient de mieux comprendre le sens de la liturgie et de voir ce que chaque fête nous révélait de particulier sur la vie du Christ et sur son enseignement.

Cela n’empêchait pas d’apprendre des chants profanes … et de remporter ds prix au « Printemps des Lycées », avec Mademoiselle Dominique au piano.

Puis, à partir de 1956, ce fut l’ère florissante de Mademoiselle Grata, avec sa voix chaude et son amour du chant. Qui ne se souvient, parmi les élèves de cette époque, du grand Ave Verum, du Regina Coeli de Hamm, du Tantum de Vittoria … ?

Et puis Patrick est arrivé en 1987, et sous sa houlette, la chorale ne va plus s’appeler modestement « Petit-Choeur », mais Anguélos, mot qui signifie « message » ou « messager » en Grec. Une chorale pour transmettre le message du Christ, non seulement en Provence, mais dans toute la France et, plus loin, dans différents pays d’Europe ou d’Amérique. Chorale qui est messagère aussi de notre culture française et qui, en retour, s’ouvre au monde : les choristes sont reçus par les habitants des lieux nouveaux, et reçoivent à leur tour ces jeunes de régions ou pays plus ou moins lointains.